Moderniser, améliorer le matériel existant

Intervention d’Alain Cordier lors de la session plénière du 14 mars 2011

Concernant le chapitre « TRANSPORTS » de cette exécution budgétaire, les écologistes voteront pour une grande partie des projets, notamment bien sûr les trois soutiens à l’investissement pour la mise en accessibilité des gares aux personnes handicapées ou à mobilité réduite.  Nous approuvons en fait tous ces projets véritablement efficaces pour moderniser et améliorer le réseau ferré existant. C’est là que réside une véritable efficacité pour obtenir un accroissement du rail dans la répartition des transports en Bourgogne.  Cette politique d’accessibilité qui facilité la mobilité des  personnes est un des éléments de cette modernisation.

Nous soutenons dans le même esprit la réalisation de la VFCEA (Voie Ferrée Centre Europe Atlantique), et notamment l’électrification du tronçon Nevers-Chagny et le raccordement de cette ligne à la gare TGV du Creusot Montchanin. L’adhésion de la région à une association qui défend ce projet est donc logique. Reste à obtenir la réalisation de ce projet inscrit au schéma régional des infrastructures de transports, et qui coûtera plusieurs centaines de millions tout de même. Quel sera le plan de financement ? Nous plaidons pour que la priorité soit donnée à de telles modernisations plutôt qu’au développement systématique de lignes nouvelles à grande vitesse désormais considérées comme une mauvaise stratégie par des forces et des spécialistes de plus en plus nombreux. Il s’agit de répondre aux besoins réels des usagers de notre région, qui massivement, ont plus d’intérêt à voir confortées les liaisons qui leur sont chaque jour ou chaque semaine  utiles, qu’à gagner quelques dizaines de minutes sur de rares trajets très longs.

L’attachement à ces lignes existantes, je le constate en Bresse en observant –et en participant, pour être franc – au grand mouvement qui s’est levé pour sauver la ligne Dijon-Bourg, pour protester contre les suppressions de trains prévues à la fin de cette année après un vote trop rapide de cette assemblée, sans débat réel sur la singularité de certains itinéraires.  La lettre ouverte que nous adressons au Président du Conseil régional, jointe ci après, résume bien tout l’intérêt de cette politique que souhaitent les écologistes en faveur d’une modernisation et d’un développement de l’offre en TER .

Un tel développement nécessite des choix budgétaires, et c’est une des raisons qui nous fait rejeter les choix incroyables en faveur de la route (25 millions d’euros, un choix que vous êtes le seul à faire en France, Monsieur le Président) et de l’aviation. Nous voterons ainsi contre la cotisation prévue au syndicat mixte de l’aérodrome de Saint Yan Air’e Business.

Il est impossible de ne pas mentionner ici l’indignation de tous les défenseurs du rail devant la destruction systématique du fret ferroviaire dans ce pays. Avec  les cheminots, nous demandons l’arrêt des restructurations au triage de Gevrey et un nouveau plan de développement des activités fret qui réponde aux besoins des entreprises et aux impératifs d’un report de la route vers le rail pour les transports de marchandise.

Il faudra aussi que nous ayons un débat approfondi sur le projet de TGV dit « POCL », dont le coût, les incidences sur le sud de la Saône et Loire avec une traversée du Charolais et du Mâconnais, nous font craindre un nouveau couac et de nouvelles études dispendieuses pour un projet qui se révélera, comme le fameux « Y » de la LGV Rhin-Rhône,  irréaliste au moment où la réalisation commencera à être financièrement envisageable, dans dix ou quinze ans peut être. Nous aborderons ce débat sans dogmatisme, sans opposition de principe à tout tronçon de ligne nouvelle, mais avec des objectifs politiques clairs :
•    Répondre aux besoins réels en matière de transports ferroviaires dans un contexte climatique et énergétique qui exige le meilleur investissement pour obtenir un accroissement des transports en commun
•    Eviter au maximum de traverser de nouvelles zones sensibles, de créer de nouvelles coupures dans des espaces naturels ou des zones habitées
•    Permettre un meilleur maillage ferroviaire du territoire régional, en liaison avec les régions limitrophes.
•    Assurer  la faisabilité financière, avec réalisme, dans un temps raisonnable.

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