Alain Cordier « Conserver le cap du développement durable »
Intervention d’Alain CORDIER lors de la session plénière du 14 juin 2010
Cette intervention n’a qu’un seul objectif : exprimer l’impérieuse nécessité de conserver le cap du développement durable, d’accompagner la Bourgogne vers une nouvelle économie, dans un contexte financier difficile.
Les contraintes budgétaires nous obligent plus que jamais à mesurer avec soin la pertinence des actions engagées. L’importance de la mission d’évaluation est donc accrue dans cette période.
Les indicateurs de développement durable mis en place il y a peu de temps avec la cellule d’évaluation sont un des éléments qui doivent permettre de poser, pour chaque euro dépensé, les bonnes questions, à savoir : « est-ce socialement utile ? » est-ce économiquement avantageux et durable ? « Est-ce respectueux de l’environnement, des ressources naturelles ? »
Bien souvent pour ces missions d’évaluation, de contrôle et de prospective nous avons constaté que la création de poste en interne permettrait une nette économie par rapport au recours systématique à des consultants, pour des budgets qui chaque fois atteignent 30 000 à 80 000 euros. Avec de telles sommes, nous aurions eu un très bon spécialiste à disposition bien plus longtemps.
L’accord majoritaire prévoit un renforcement de ces missions dévaluation, l’objectif étant de ne pas faire porter les nécessaires économies sur ce qui, précisément engage le mieux la région dans le tournant écologique qui assurera son avenir.
Il serait contre productif et désastreux à moyen terme de faire porter les économies sur l’isolation thermique des lycées ou sur le développement des TER, ou sur l’effort en faveur des énergies renouvelables. La période exige au contraire un effort dela Régionpour assurer au mieux ses compétences centrales, en engageant l’économie régionale du même coup dans les seules voies possibles pour une activité durable.
L’exemple des transports est parlant. Permettez-moi de rappeler qu’en suivant les propositions des écologistes, nous n’aurions aucun problème de financement des TER, aucune raison de revenir à la baisse un plan de développement qui a constitué un succès majeur du dernier mandat.
Notre groupe Europe Ecologie Bourgogne demande un net recentrage sur les transports en commun, et un abandon ds dépenses qui ne favorisent nullement le développement durable :
le projet de relance de l’activité commerciale pour l’aéroport Dijon Bourgogne (Projet Renaissance), les infrastructures routières, les lignes nouvelles TGV.. . Ajoutons y l’impérieuse nécessite de refuser toute aventure nouvelle de type « grand canal Saône Moselle ».
Tous nos efforts doivent désormais porter sur le renforcement d’un développement économique local pérenne. L’exemple de la quasi défunte branche sud du TGV Rhin-Rhône montre bien que ces financements coûteux et sans retombées économiques réelles, ne sont pas une solution du XXI ème siècle. L’Europe ne donnera pas un sou, ce qui enterre le dossier, l’Etat n’a plus les moyens et nos régions ne les ont jamais eu.
L’étude de la société Sémaphores n’est pas loin de nos préoccupations lorsqu’elle conseille de rechercher un « développement de l’économie endogène, notamment l’économie vivrière non délocalisable et porteuse de l’essentiel des emplois ».
Il y a la vieille économie fatiguée, mourante : celle qui déverse 2 à 3 millions de litres de pétrole chaque jour dans le golfe du Mexique ; la vieille économie qui tente un sauvetage du nucléaire en multipliant par 3 le coût du projet ITER, de 5,9 à 16 milliards d’euros… Et puis il y a une économie nouvelle à développer au service des hommes. Il est impératif en ce cas de concentrer nos efforts sur ce qui aide directement notre région dans son adaptation au contexte nouveau de ce siècle qui sera écologique ou catastrophique. Nous préférons tous la première éventualité.