Investir pour les trains de tous les jours
Lundi 16 janvier 2012 une session plénière extraordinaire aura lieu au conseil régional de Bourgogne. Cette session sera entièrement consacrée au débat sur le projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL) Les élus du groupe Europe Ecologie-Les Verts au conseil régional de Bourgogne tiennent à mettre en évidence les limites au cadre de discussion actuel.
Une fois de plus, une ligne nouvelle pour les TGV est proposée aux conseils régionaux, appelés à financer, cette fois, le projet Paris-Orléans-Clermont Ferrand-Lyon. Le coût, 13 ou 14 milliards selon le scénario retenu, devrait obliger à réfléchir, en ces périodes difficiles. Le premier ministre lui même reconnaît qu’il sera tout à fait impossible de réaliser tous les projets de lignes nouvelles à grande vitesse. Nous sommes dans une période où il faut choisir, définir des priorités. Faut-il lancer de coûteuses études pour d’hypothétiques réalisations dans quinze ou vingt ans ? Faut-il multiplier les coupures de nos espaces naturels par de nouvelles voies rectilignes qui se moquent de la vie quotidienne des villages riverains? L’aventure de la branche sud du TGV Rhin-Rhône, quasiment abandonnée, devrait inciter à la prudence. Les financements choisis par le Conseil régional de Bourgogne pour ces études ont été votés par le PS et l’UMP, et refusés par le groupe Europe Ecologie Les Verts. On sait désormais, le Président du Conseil régional en a convenu, que ces financements étaient inutiles.
Les écologistes lancent le débat et font des propositions concrètes: il faut assurément investir dans les transports collectifs, mais pas n’importe comment, pas selon les recettes d’avant hier. Les impératifs sont aujourd’hui liés à la raréfaction des énergies fossiles et à la nécessité vitale de diminuer les gaz à effet de serre. Il faut donc investir là où le report des transports de la route au rail est le plus efficace, il faut investir pour les millions de déplacements du domicile au lieu de travail, ou d’études, pour le fret ferroviaire, pour un meilleur maillage des territoires. C’est là que l’impact écologique sera le meilleur, mais aussi l’impact social : on aidera ainsi à surmonter l’énorme progression du coût des déplacements en voiture individuelle.
Ces objectifs, plus justes et plus responsables, passent par l’optimisation du réseau existant, par la réouverture de lignes aux voyageurs, (renforcement des voies actuelles permettant aux trains de rouler à 220 km/h au lieu des 160 km/h actuels), par la réouverture de lignes aux voyageurs, par le développement des lignes périurbaines : nous gagnerons ainsi en qualité et en rapidité. Il faut aussi moderniser les gares, assurer un service cadencé fréquent, et de façon générale rendre le transport collectif vraiment sûr et attirant. Les usagers sont fatigués par les retards et les suppressions de trains, tout à fait évitables si on entretient et si on modernise le réseau existant. Les analyses financières viennent conforter nos propositions en ce sens. Un seul exemple : les travaux indispensables pour achever la VFCEA amélioreraient le réseau régional et feraient eux aussi gagner des minutes sur de nombreux trajets, pour un coût quatre fois plus faible.