Transports : « Renforcer l’offre de TER »
Intervention d’Alain CORDIER lors de la session plénière du 18 octobre 2010
On a eu un long échange sur les Pays. C’est un sujet que je connais bien, étant moi-même président du pays de la Bresse Bourguignonne. On est face à une droite qui a voulu supprimer cet échelon, alors que la région maintient son effort en faveur des pays. C’est amusant d’entendu les pays défendus à la partie droite de cet hémicycle.
Je voudrais parler de la DM 2. Sur le chapitre des transports, il est évident qu’il faut des investissements importants. C’est le premier budget de la Région. Il faut des investissements importants dans le domaine des transports et bien sûr en priorité, sur les transports en commun. Et nous les écologistes, ce que l’on voudrait, dans cette situation où les finances de la Région sont très contraintes, le Président l’a rappelé, ce n’est pas le moment de tomber dans le gouffre routier. Et je le dis en toute amitié avec tous les amis nivernais qui se sont déplacés aujourd’hui.
La déviation de Moiry, comme vient de le dire François Patriat, quel est l’intérêt de la Région à s’y investir. Toutes les collectivités font du goudron, toutes ! Seule la Région n’a plus de compétence routière. Et dans cette décision modificative, près de 11 millions, c’est extrêmement important.
De quoi on a besoin en matière de transports : on a besoin de renforcer l’offre TER.
Quand nous avons mis en place les cadencements, ça s’est traduit par une fréquentation accrue des transports en commun, tout bénéfice pour la Région, pour son économie, pour le développement durable. C’est autant qui est pris à la route.
Le conseil de développement, au pays de Bresse, c’est 88 socioprofessionnels, c’est 44 élus de toutes tendances. Unanimement en assemblée générale, ils ont demandé le renforcement des liaisons sur la ligne de la Bresse entre Dijon et Bourg en Bresse. C’est un exemple entre autres.
Mais bien sûr qu’il faut renforcer l’offre en matière de TER, bien sûr qu’il faut jouer la carte d’une clientèle accrue sur les transports en commun. Ça demande de l’argent. Ça demande aussi des investissements dans le matériel roulant. Si on n’investit pas dans les porteurs hyperdenses, on ne pourra pas faire face à l’augmentation de trafic, notamment sur les lignes du nord de la Bourgogne.
Ce sont des investissements importants pour être prêts en 2016 à faire face à quelque chose qui nous est quasiment imposé. C’est notre compétence, c’est le cœur de notre compétence en matière de transports. C’est là qu’il faut investir. Il faut développer l’accessibilité aux gares, pour les handicapés, il faut électrifier la liaison entre Nevers et Chagny. C’est le dernier tronçon manquant pour la réalisation de la VFCEA. C’est inscrit dans le Plan État Région et ce n’est pas dans les priorités de l’État. Ce sont des choses qu’il faut absolument faire, ça demande des investissements.
Au moment où de nombreux budgets baissent ou sont très contraints, la majorité doit combattre l’étouffement des collectivités, et vous nous trouverez toujours à vos côtés dans ces circonstances-là. Mais la majorité doit aussi écouter et comprendre les écologistes : nous ne pouvons pas miser des sommes pareilles sur les routes. Tout ceci impose des choix, pour aujourd’hui, pour demain, chaque euro dépensé doit faire l’objet d’une évaluation, d’une décision politique forte, en faveur d’une nouvelle donne économique pour la Bourgogne.
Le groupe écologiste s’abstiendra en raison de ces choix qui ne nous satisfont pas en matière de transports.